samedi 27 février 2010
Côte d'Ivoire: Dr. Serge Otro, président de l'Association des médecins urgentistes de Côte d'Ivoire - "Nous rejoindre, c'est aider à préserver des vie
Côte d'Ivoire: Dr. Serge Otro, président de l'Association des médecins urgentistes de Côte d'Ivoire - "Nous rejoindre, c'est aider à préserver des vies humaines"
Schadé Adédé Coll & Sonia Dia
7 Juillet 2009
interview
Dr Serge Otro est médecin urgentiste titulaire de la Capacité d'aide médicale d'urgence (CAMU). Après avoir fondé récemment l'Association des médecins urgentistes de Côte d'Ivoire (AMUCI), il a aussitôt été porté à sa tête,le 30 mai 2009. Ce jeune médecin en poste depuis janvier 2008 à la PISAM où il a réformé un service des urgences, veut étendre sa toile d'expérience aux différents CHU et CHR de Côte d'Ivoire à travers son organisation. C'est ce qu'il promet dans cet entretien.
Vous venez d'être porté à la tête de la toute nouvelle Association des médecins urgentistes de Côte d'ivoire (AMUCI). Une telle initiative pour quoi faire ?
Serge Otro : Effectivement, j'ai été élu président de l'Association des médecins urgentistes de Côte d'Ivoire (AMUCI), lors de son assemblée générale constitutive du samedi 30 mai 2009. Notre objectif est de promouvoir la médecine d'urgences en Côte d'Ivoire et de contribuer ainsi à l'amélioration de la santé de la population.
Comment comptez-vous mener cette mission ?
Nous envisageons de mener, dès le 1er août, des actions de deux ordres. Il s'agit de la formation du personnel médical, paramédical et surtout des infirmiers et des aides-soignants. Nous entendons aussi organiser de façon rationnelle et efficace les services d'urgences de Côte d'Ivoire. L'AMUCI effectuera sa première sortie au CHU de Cocody. Cette action est intitulée "Le staff médical petit déjeuner". Nous allons, en effet, visiter les locaux et faire l'inventaire des problèmes, surtout matériels, qui existent dans services d'urgences. Après cela, nous organiserons des stages pratiques (sur les massages cardiaques par exemple) et discuterons de quelques dossiers médicaux. On est déjà en contact avec les services d'urgences de Cocody, de Treichville et de Yopougon au niveau d'Abidjan, et ceux des CHR de Korhogo (par le biais du docteur Tapé) et de Gagnoa (avec le docteur Blaise Ory). Au niveau de Divo, on en a parlé avec le docteur Kouamé. On a aussi nos hommes à Bouaké et à Daloa. En somme, ce sont des médecins qui, dans un premier temps, vont nous aider à mettre en pace les premières sections de l'AMUCI dans leurs différentes régions.
Et la prochaine sortie ?
Notre prochaine action ne sera pas une sortie en tant que telle mais un dîner gala que nous allons organiser. Il est dénommé "Emergency Night". Ce sera en août prochain.
En quoi cela va-t-il consister ?
Vous savez très bien que nos services d'urgences manquent de matériels. Pour qu'une association comme l'AMUCI vienne en aide à ces services, il faut faire une levée de fonds. Donc, c'est une soirée de levée de fonds pour équiper, former et organiser ces services selon les normes internationales. En plus clair, nous allons faire appel aux différentes entreprises privées de la place, aux bonnes volontés, surtout celles qui veulent nous aider à acquérir du matériel. Car, en plus de la formation, nous voulons offrir du matériel médical dans les services où nous allons passer. Donc, les premières semaines du mois d'août, l'AMUCI va parcourir les services d'urgences des 19 CHR de Côte d'Ivoire pour distribuer le matériel qui sera recueilli au cours de cette soirée mais aussi pour se faire connaître. C'est dans ce sens que nous voulons que Emergency Night soit une première en Côte d'Ivoire.
Parlons à présent de la formation des membres de l'AMUCI
Au mois de septembre 2009, nous allons organiser un séminaire de formation des différents délégués régionaux que nous allons installer. Ça va leur permettre de se familiariser avec le matériel que nous allons mettre en place mais aussi d'acquérir des notions d'urgences. Le clou de notre programme, c'est en octobre 2009. Etant donné que la médecine d'urgences, est la vitrine de l'hôpital, l'AMUCI va redorer son blason. Alors, il faut savoir ce qu'il y a derrière, par conséquent, connaître les autres services de l'hôpital. C'est ainsi que l'AMUCI projette d'organiser une autre cérémonie dénommée "Salon de l'hôpital en Côte d'Ivoire".
D'où est partie l'idée de fonder l'AMUCI ?
La mise en place de l'AMUCI obéit à un constat : le manque de lits et de matériels dans les services d'urgences, beaucoup de malades ne connaissent pas les circuits à emprunter jusqu'à leur hospitalisation. C'est la première motivation. La seconde est fondée sur la mauvaise répartition des moyens techniques dont le médecin urgentiste a besoin. Vous savez, au niveau d'Abidjan, on ne dispose que de 10 scanners ou seuls 10 centres de radiologie ont un scanner. Je vais vous expliquer le rôle d'un scanner. Si vous présentez un malaise, après une paralysie d'un membre de votre corps, de tout le corps droit ou d'un côté, on suspecte un accident vasculaire cérébral. Le seul examen à ce jour qui puisse déterminer si cela est vrai, c'est le scanner cérébral. Et cet examen n'est pas disponible à l'intérieur du pays, parce qu'il n'y a pas de scanner. Donc, il y a déjà une répartition inégale des moyens techniques aux médecins urgentistes.
Vous avez déjà, semble-t-il, une expérience en matière de vie associative
A Tours, j'ai été président de l'Association ivoirienne des étudiants en médecine. C'est donc là que j'ai fait mes études de médecine, au nom d'une convention qui a existé entre cette ville française et l'Université d'Abidjan. Par ailleurs, j'aimerais remercier la télévision 1ère Chaîne qui m'a permis, durant un mois, de m'exprimer dans le cadre de son émission "Matin bonheur", notamment par le biais de sa rubrique «Santé». En effet, tous les lundi, mardi, jeudi et vendredi, de 6h 20 min à 6h 30 min, j'explique un cas de médecine d'urgence. Tout cela, dans le but de promouvoir la médecine d'urgence en Côte d'Ivoire. J'aimerais donc dire aux décideurs de Côte d'Ivoire que rejoindre l'AMUCI, c'est nous aider à préserver des vies humaines, et qu'avec peu de moyens, nous pouvons faire beaucoup de choses parce que la santé est le fondement de la qualité de vie de la population.
Les médecins urgentistes existent-ils en nombre suffisant en Côte d'Ivoire ?
On est entre 20 et 30 à ce jour ; les médecins urgentistes sont quand même nombreux en Côte d'Ivoire. Mais je pense que la naissance de l'AMUCI va motiver des jeunes gens pour embrasser cette spécialité de médecine et agrandir la famille. Parce que la vie de quelqu'un dépend de votre sens de l'orientation, de vos compétences et de votre manière de voir la situation d'urgence.
C'est quoi un médecin urgentiste ?
Liens Pertinents
* Afrique de l'Ouest
* Côte d'Ivoire
* Santé et Médecine
* Travail et Syndicats
* Finance
Lorsque vous êtes victime d'un malaise, d'une crise cardiaque ou que vous êtes dans le coma, c'est le médecin urgentiste qui vous prend en charge dans les 24 premières heures. C'est pour cela que le médecin urgentiste doit savoir tout faire. Il doit répondre aux urgences neurologiques, ophtalmoscopiques, cardiologiques, pulmonaires, abdominales, etc. Même quand quelqu'un présente une fracture, il doit savoir faire un plâtre. Donc, le médecin urgentiste embrasse pas mal de spécialités. Dans les 24 premières heures, il stabilise un patient avant de le passer aux spécialistes qui, à leur tour, vont le prendre en charge pour l'hospitaliser.
Schadé Adédé Coll & Sonia Dia
7 Juillet 2009
interview
Dr Serge Otro est médecin urgentiste titulaire de la Capacité d'aide médicale d'urgence (CAMU). Après avoir fondé récemment l'Association des médecins urgentistes de Côte d'Ivoire (AMUCI), il a aussitôt été porté à sa tête,le 30 mai 2009. Ce jeune médecin en poste depuis janvier 2008 à la PISAM où il a réformé un service des urgences, veut étendre sa toile d'expérience aux différents CHU et CHR de Côte d'Ivoire à travers son organisation. C'est ce qu'il promet dans cet entretien.
Vous venez d'être porté à la tête de la toute nouvelle Association des médecins urgentistes de Côte d'ivoire (AMUCI). Une telle initiative pour quoi faire ?
Serge Otro : Effectivement, j'ai été élu président de l'Association des médecins urgentistes de Côte d'Ivoire (AMUCI), lors de son assemblée générale constitutive du samedi 30 mai 2009. Notre objectif est de promouvoir la médecine d'urgences en Côte d'Ivoire et de contribuer ainsi à l'amélioration de la santé de la population.
Comment comptez-vous mener cette mission ?
Nous envisageons de mener, dès le 1er août, des actions de deux ordres. Il s'agit de la formation du personnel médical, paramédical et surtout des infirmiers et des aides-soignants. Nous entendons aussi organiser de façon rationnelle et efficace les services d'urgences de Côte d'Ivoire. L'AMUCI effectuera sa première sortie au CHU de Cocody. Cette action est intitulée "Le staff médical petit déjeuner". Nous allons, en effet, visiter les locaux et faire l'inventaire des problèmes, surtout matériels, qui existent dans services d'urgences. Après cela, nous organiserons des stages pratiques (sur les massages cardiaques par exemple) et discuterons de quelques dossiers médicaux. On est déjà en contact avec les services d'urgences de Cocody, de Treichville et de Yopougon au niveau d'Abidjan, et ceux des CHR de Korhogo (par le biais du docteur Tapé) et de Gagnoa (avec le docteur Blaise Ory). Au niveau de Divo, on en a parlé avec le docteur Kouamé. On a aussi nos hommes à Bouaké et à Daloa. En somme, ce sont des médecins qui, dans un premier temps, vont nous aider à mettre en pace les premières sections de l'AMUCI dans leurs différentes régions.
Et la prochaine sortie ?
Notre prochaine action ne sera pas une sortie en tant que telle mais un dîner gala que nous allons organiser. Il est dénommé "Emergency Night". Ce sera en août prochain.
En quoi cela va-t-il consister ?
Vous savez très bien que nos services d'urgences manquent de matériels. Pour qu'une association comme l'AMUCI vienne en aide à ces services, il faut faire une levée de fonds. Donc, c'est une soirée de levée de fonds pour équiper, former et organiser ces services selon les normes internationales. En plus clair, nous allons faire appel aux différentes entreprises privées de la place, aux bonnes volontés, surtout celles qui veulent nous aider à acquérir du matériel. Car, en plus de la formation, nous voulons offrir du matériel médical dans les services où nous allons passer. Donc, les premières semaines du mois d'août, l'AMUCI va parcourir les services d'urgences des 19 CHR de Côte d'Ivoire pour distribuer le matériel qui sera recueilli au cours de cette soirée mais aussi pour se faire connaître. C'est dans ce sens que nous voulons que Emergency Night soit une première en Côte d'Ivoire.
Parlons à présent de la formation des membres de l'AMUCI
Au mois de septembre 2009, nous allons organiser un séminaire de formation des différents délégués régionaux que nous allons installer. Ça va leur permettre de se familiariser avec le matériel que nous allons mettre en place mais aussi d'acquérir des notions d'urgences. Le clou de notre programme, c'est en octobre 2009. Etant donné que la médecine d'urgences, est la vitrine de l'hôpital, l'AMUCI va redorer son blason. Alors, il faut savoir ce qu'il y a derrière, par conséquent, connaître les autres services de l'hôpital. C'est ainsi que l'AMUCI projette d'organiser une autre cérémonie dénommée "Salon de l'hôpital en Côte d'Ivoire".
D'où est partie l'idée de fonder l'AMUCI ?
La mise en place de l'AMUCI obéit à un constat : le manque de lits et de matériels dans les services d'urgences, beaucoup de malades ne connaissent pas les circuits à emprunter jusqu'à leur hospitalisation. C'est la première motivation. La seconde est fondée sur la mauvaise répartition des moyens techniques dont le médecin urgentiste a besoin. Vous savez, au niveau d'Abidjan, on ne dispose que de 10 scanners ou seuls 10 centres de radiologie ont un scanner. Je vais vous expliquer le rôle d'un scanner. Si vous présentez un malaise, après une paralysie d'un membre de votre corps, de tout le corps droit ou d'un côté, on suspecte un accident vasculaire cérébral. Le seul examen à ce jour qui puisse déterminer si cela est vrai, c'est le scanner cérébral. Et cet examen n'est pas disponible à l'intérieur du pays, parce qu'il n'y a pas de scanner. Donc, il y a déjà une répartition inégale des moyens techniques aux médecins urgentistes.
Vous avez déjà, semble-t-il, une expérience en matière de vie associative
A Tours, j'ai été président de l'Association ivoirienne des étudiants en médecine. C'est donc là que j'ai fait mes études de médecine, au nom d'une convention qui a existé entre cette ville française et l'Université d'Abidjan. Par ailleurs, j'aimerais remercier la télévision 1ère Chaîne qui m'a permis, durant un mois, de m'exprimer dans le cadre de son émission "Matin bonheur", notamment par le biais de sa rubrique «Santé». En effet, tous les lundi, mardi, jeudi et vendredi, de 6h 20 min à 6h 30 min, j'explique un cas de médecine d'urgence. Tout cela, dans le but de promouvoir la médecine d'urgence en Côte d'Ivoire. J'aimerais donc dire aux décideurs de Côte d'Ivoire que rejoindre l'AMUCI, c'est nous aider à préserver des vies humaines, et qu'avec peu de moyens, nous pouvons faire beaucoup de choses parce que la santé est le fondement de la qualité de vie de la population.
Les médecins urgentistes existent-ils en nombre suffisant en Côte d'Ivoire ?
On est entre 20 et 30 à ce jour ; les médecins urgentistes sont quand même nombreux en Côte d'Ivoire. Mais je pense que la naissance de l'AMUCI va motiver des jeunes gens pour embrasser cette spécialité de médecine et agrandir la famille. Parce que la vie de quelqu'un dépend de votre sens de l'orientation, de vos compétences et de votre manière de voir la situation d'urgence.
C'est quoi un médecin urgentiste ?
Liens Pertinents
* Afrique de l'Ouest
* Côte d'Ivoire
* Santé et Médecine
* Travail et Syndicats
* Finance
Lorsque vous êtes victime d'un malaise, d'une crise cardiaque ou que vous êtes dans le coma, c'est le médecin urgentiste qui vous prend en charge dans les 24 premières heures. C'est pour cela que le médecin urgentiste doit savoir tout faire. Il doit répondre aux urgences neurologiques, ophtalmoscopiques, cardiologiques, pulmonaires, abdominales, etc. Même quand quelqu'un présente une fracture, il doit savoir faire un plâtre. Donc, le médecin urgentiste embrasse pas mal de spécialités. Dans les 24 premières heures, il stabilise un patient avant de le passer aux spécialistes qui, à leur tour, vont le prendre en charge pour l'hospitaliser.
mardi 16 février 2010
Le Pays (Ouagadougou) Burkina Faso: Une ambulance pour sauver des vies
Le Pays (Ouagadougou)
Burkina Faso: Une ambulance pour sauver des vies
Abdou Zoure
15 Février 2010
Le vendredi 12 février 2010, la commune rurale de Saaba a reçu une ambulance lors de la cérémonie de présentation de voeux de nouvel an. Cette ambulance contribuera à la réalisation du volet sanitaire du plan communal de développement 2010 de la commune de Saaba.
C'est lors de la cérémonie de présentation de voeux de la mairie de Saaba que cette ambulance a été offerte par El Hadj Adama Kaboré. Une cérémonie lors de laquelle le bilan de l'année a été fait par le Secrétaire général (SG) de la mairie, Gaoussou Yéyé. En 365 jours, sur le plan de l'éducation, les efforts de la mairie ont consisté en la construction de classes d'écoles, en la dotation en matériels scolaires, etc. La réalisation d'un forage à Manegsombo et la réalisation du barrage de Tensobintenga en voie d'achèvement, sont autant de concours aux secteurs de productions et d'appui à la production. Des réalisations auxquelles s'ajoutent le recrutement de nouveaux agents pour la mairie, la construction d'un CEG à Gonsé, le raffermissement du dialogue social et de la gouvernance locale. Mais les inondations du 1er septembre 2009, qui n'ont pas épargné la commune, n'ont pas été passées sous silence. C'était le lieu pour le maire de remercier tous ceux qui n'ont ménagé aucun effort lors de ce tragique événement de même que l'apport des associations et des ONG. Mais en somme, mis à part ces touches malheureuses, le bilan de l'année 2009 est plutôt satisfaisant.
Liens Pertinents
Le SG a demandé au maire, Joséphine Kabré/Zoungrana, de consentir dans la mesure du possible, un peu plus d'efforts au niveau du renforcement des capacités et de la formation des agents et des conseillers municipaux de leur mairie. Message reçu, a indiqué, le maire, qui demande en retour de fournir également des efforts pour la réalisation du plan communal de développement. En quatre axes principaux, ce plan envisage la construction d'écoles et d'un CEG, la construction d'une brigade de gendarmerie à Boudtenga pour apporter un coup de main à la police de Saaba et l'aménagement de 10 hectares dans le bas-fond de Komkaga et de 10 autres hectares dans le barrage de Gonsé pour soutenir le secteur de la production en 2010. La construction du CSPS de Boudtenga et la future inauguration des CSPS de Koala, Gampèla et Manegsombo donnent un sens au don qu'a fait El Hadj Adama Kaboré à la commune de Saaba : une ambulance. Geste que le maire et les chefs et notables coutumiers de la commune n'ont pas manqué de saluer.
Burkina Faso: Une ambulance pour sauver des vies
Abdou Zoure
15 Février 2010
Le vendredi 12 février 2010, la commune rurale de Saaba a reçu une ambulance lors de la cérémonie de présentation de voeux de nouvel an. Cette ambulance contribuera à la réalisation du volet sanitaire du plan communal de développement 2010 de la commune de Saaba.
C'est lors de la cérémonie de présentation de voeux de la mairie de Saaba que cette ambulance a été offerte par El Hadj Adama Kaboré. Une cérémonie lors de laquelle le bilan de l'année a été fait par le Secrétaire général (SG) de la mairie, Gaoussou Yéyé. En 365 jours, sur le plan de l'éducation, les efforts de la mairie ont consisté en la construction de classes d'écoles, en la dotation en matériels scolaires, etc. La réalisation d'un forage à Manegsombo et la réalisation du barrage de Tensobintenga en voie d'achèvement, sont autant de concours aux secteurs de productions et d'appui à la production. Des réalisations auxquelles s'ajoutent le recrutement de nouveaux agents pour la mairie, la construction d'un CEG à Gonsé, le raffermissement du dialogue social et de la gouvernance locale. Mais les inondations du 1er septembre 2009, qui n'ont pas épargné la commune, n'ont pas été passées sous silence. C'était le lieu pour le maire de remercier tous ceux qui n'ont ménagé aucun effort lors de ce tragique événement de même que l'apport des associations et des ONG. Mais en somme, mis à part ces touches malheureuses, le bilan de l'année 2009 est plutôt satisfaisant.
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Le SG a demandé au maire, Joséphine Kabré/Zoungrana, de consentir dans la mesure du possible, un peu plus d'efforts au niveau du renforcement des capacités et de la formation des agents et des conseillers municipaux de leur mairie. Message reçu, a indiqué, le maire, qui demande en retour de fournir également des efforts pour la réalisation du plan communal de développement. En quatre axes principaux, ce plan envisage la construction d'écoles et d'un CEG, la construction d'une brigade de gendarmerie à Boudtenga pour apporter un coup de main à la police de Saaba et l'aménagement de 10 hectares dans le bas-fond de Komkaga et de 10 autres hectares dans le barrage de Gonsé pour soutenir le secteur de la production en 2010. La construction du CSPS de Boudtenga et la future inauguration des CSPS de Koala, Gampèla et Manegsombo donnent un sens au don qu'a fait El Hadj Adama Kaboré à la commune de Saaba : une ambulance. Geste que le maire et les chefs et notables coutumiers de la commune n'ont pas manqué de saluer.
mardi 9 février 2010
Une ambulance hors d’usage a conduit son fils à la mort
Une ambulance hors d’usage a conduit son fils à la mort
Alexandra Gonzalez, le jeudi 4 février 2010 à 04:00
*
Une ambulance hors d’usage a conduit son fils à la mort
Une ambulance sans matériel médicalisé a conduit un jeune homme à la mort. Depuis, sa mère se bat en justice. La cour d’appel doit rendre son arrêt mardi prochain.
Le 4 avril prochain, cela fera six ans que Christophe, 37 ans, est mort d’un infarctus dans une ambulance privée. Monique, sa mère, se souvient du drame comme si c’était mercredi. Ce samedi soir-là, elle dormait tranquillement dans son appartement de Carmaux (Tarn) quand le téléphone a sonné, vers deux heures du matin.
« Mon autre fils, Sébastien, m’appelle, paniqué, en me disant que son frère va très mal. Christophe se tordait de douleur sur le canapé. Sébastien pensait qu’il allait mourir. » Avant de prévenir sa mère, Sébastien appelle le Samu.
Le médecin régulateur écoute les symptômes décrits par Christophe. Il décide de garder son véhicule médicalisé pour un cas plus grave et appelle une compagnie privée d’ambulance. Après une demi-heure d’attente, Sébastien et Monique, qui est venue rejoindre ses deux fils, tombent des nues.
« Une vieille ambulance sans matériel »
L’ambulance est un vieux tacot défraîchi, d’une autre époque. A l’intérieur, aucun matériel médicalisé. « Les deux ambulanciers sont arrivés les mains vides dans l’appartement et nous ont dit que Christophe allait devoir se déplacer seul jusqu’à l’ambulance. Ils n’avaient même pas de brancard ! Je revois encore mon fils agonisant, à bout de forces, qui se lève avec courage, enfile ses baskets, sa parka, et descend les quatre étages à pied, car il n’y avait pas d’ascenseur », se souvient Monique.
Au pied de l’immeuble, les ambulanciers ne prennent pas la peine de rapprocher le véhicule. « On a dû marcher encore quelques mètres. Mon fils s’est assis à l’intérieur, il commençait à s’étouffer. Il a demandé des coussins pour tenir sa tête. Il n’y en avait pas. Il n’y avait rien. Je leur ai dit, affolée : “Appelez le Samu, vous voyez bien que c’est grave !” » Monique n’obtient aucune réponse.
Finalement, les ambulanciers finissent par appeler le Samu, qui leur répond que l’ambulance est suffisamment près de l’hôpital, qu’il n’y a pas de besoin d’envoyer un véhicule médicalisé. « C’était horrible, j’étais complètement impuissante. Soudain, j’ai entendu des hurlements affreux. C’était mon fils qui s’étouffait à côté de moi. Je n’ai rien pu faire. Les deux ambulanciers n’avaient rien pour lui administrer les premiers secours. Quand nous sommes enfin arrivés à l’hôpital, il est devenu bleu et a fermé les yeux. Une heure et demie plus tard, on est venu m’annoncer que mon fils était décédé d’un infarctus. Je me suis effondrée. Si le Samu était venu ce soir-là, mon fils serait en vie. Personne ne l’a sauvé. »
« Je veux qu’ils soient punis »
« En colère contre la Terre entière de n’avoir rien fait » pour ce fils « si gentil, si aimant », Monique a porté plainte et s’est portée partie civile. Non seulement contre les ambulanciers, mais aussi contre trois médecins que Monique avait joints quatre jours durant avant le drame et qui n’avaient pas su détecter la gravité de l’état de Christophe. « Il était mal depuis quatre jours et personne ne l’a vu. On m’a dit qu’il n’avait rien, qu’il avait un rhume, une bronchite, que ça passerait… »
Une succession de dysfonctionnements qui ont conduit Christophe à mourir sous les yeux de sa mère. Le premier procès a eu lieu le 25 septembre 2008, à Albi. Les ambulanciers ont été relaxés, mais les trois médecins ont été condamnés à un an de prison avec sursis. Furieux, ils ont fait appel. L’arrêt doit être rendu mardi prochain. Monique attend ce jugement avec impatience. « Je veux qu’ils soient punis pour la mort de mon fils. »
Alexandra Gonzalez, le jeudi 4 février 2010 à 04:00
*
Une ambulance hors d’usage a conduit son fils à la mort
Une ambulance sans matériel médicalisé a conduit un jeune homme à la mort. Depuis, sa mère se bat en justice. La cour d’appel doit rendre son arrêt mardi prochain.
Le 4 avril prochain, cela fera six ans que Christophe, 37 ans, est mort d’un infarctus dans une ambulance privée. Monique, sa mère, se souvient du drame comme si c’était mercredi. Ce samedi soir-là, elle dormait tranquillement dans son appartement de Carmaux (Tarn) quand le téléphone a sonné, vers deux heures du matin.
« Mon autre fils, Sébastien, m’appelle, paniqué, en me disant que son frère va très mal. Christophe se tordait de douleur sur le canapé. Sébastien pensait qu’il allait mourir. » Avant de prévenir sa mère, Sébastien appelle le Samu.
Le médecin régulateur écoute les symptômes décrits par Christophe. Il décide de garder son véhicule médicalisé pour un cas plus grave et appelle une compagnie privée d’ambulance. Après une demi-heure d’attente, Sébastien et Monique, qui est venue rejoindre ses deux fils, tombent des nues.
« Une vieille ambulance sans matériel »
L’ambulance est un vieux tacot défraîchi, d’une autre époque. A l’intérieur, aucun matériel médicalisé. « Les deux ambulanciers sont arrivés les mains vides dans l’appartement et nous ont dit que Christophe allait devoir se déplacer seul jusqu’à l’ambulance. Ils n’avaient même pas de brancard ! Je revois encore mon fils agonisant, à bout de forces, qui se lève avec courage, enfile ses baskets, sa parka, et descend les quatre étages à pied, car il n’y avait pas d’ascenseur », se souvient Monique.
Au pied de l’immeuble, les ambulanciers ne prennent pas la peine de rapprocher le véhicule. « On a dû marcher encore quelques mètres. Mon fils s’est assis à l’intérieur, il commençait à s’étouffer. Il a demandé des coussins pour tenir sa tête. Il n’y en avait pas. Il n’y avait rien. Je leur ai dit, affolée : “Appelez le Samu, vous voyez bien que c’est grave !” » Monique n’obtient aucune réponse.
Finalement, les ambulanciers finissent par appeler le Samu, qui leur répond que l’ambulance est suffisamment près de l’hôpital, qu’il n’y a pas de besoin d’envoyer un véhicule médicalisé. « C’était horrible, j’étais complètement impuissante. Soudain, j’ai entendu des hurlements affreux. C’était mon fils qui s’étouffait à côté de moi. Je n’ai rien pu faire. Les deux ambulanciers n’avaient rien pour lui administrer les premiers secours. Quand nous sommes enfin arrivés à l’hôpital, il est devenu bleu et a fermé les yeux. Une heure et demie plus tard, on est venu m’annoncer que mon fils était décédé d’un infarctus. Je me suis effondrée. Si le Samu était venu ce soir-là, mon fils serait en vie. Personne ne l’a sauvé. »
« Je veux qu’ils soient punis »
« En colère contre la Terre entière de n’avoir rien fait » pour ce fils « si gentil, si aimant », Monique a porté plainte et s’est portée partie civile. Non seulement contre les ambulanciers, mais aussi contre trois médecins que Monique avait joints quatre jours durant avant le drame et qui n’avaient pas su détecter la gravité de l’état de Christophe. « Il était mal depuis quatre jours et personne ne l’a vu. On m’a dit qu’il n’avait rien, qu’il avait un rhume, une bronchite, que ça passerait… »
Une succession de dysfonctionnements qui ont conduit Christophe à mourir sous les yeux de sa mère. Le premier procès a eu lieu le 25 septembre 2008, à Albi. Les ambulanciers ont été relaxés, mais les trois médecins ont été condamnés à un an de prison avec sursis. Furieux, ils ont fait appel. L’arrêt doit être rendu mardi prochain. Monique attend ce jugement avec impatience. « Je veux qu’ils soient punis pour la mort de mon fils. »
lundi 1 février 2010
Colonel Coulibaly Adama (Cdt du Groupement des sapeurs pompiers militaires) : "Nous avons un seul fourgon pour tout Abidjan"
Colonel Coulibaly Adama (Cdt du Groupement des sapeurs pompiers militaires) : "Nous avons un seul fourgon pour tout Abidjan"
jeudi 4 février 2010 - Par Nord-Sud Taille des caractères
Mercredi 27 janvier 2010. Abidjan, Zone 4C. Un incendie s`est déclaré entre 3H et 5H du matin, selon les responsables et a ravagé les installations du chocolatier Saco. Photo: le colonel Adama Coulibaly, commandant du GSPM
Le colonel Coulibaly Adama, commandant du Groupement des sapeurs-pompiers militaires de Côte d`Ivoire (Gspm) explique les difficultés de ses équipes à faire face aux incendies.
•Vos équipes ont été très sollicitées ces derniers jours pour éteindre le feu. Étiez-vous préparé à une telle situation?
Effectivement, depuis un certain temps, nous sommes sollicités. Nous faisons ce que nous pouvons dans la mesure de nos possibilités. Nous n`avons pas assez de moyens et comme nous avons la foi, nous nous décarcassons. Nous avons également de bonnes relations avec des sociétés telles que l`Asecna (l`Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique), le groupe Saga, la Sdv, la capitainerie du Port autonome et la Sir (Société ivoirienne de raffinage). Lorsque nous avons un problème, nous appelons leurs services pompiers pour qu`ils nous viennent en aide. Normalement, ils ne devraient pas sortir de leur point de travail, mais compte tenu des problèmes et aussi de leur patriotisme, ils nous viennent en aide. Hier, par exemple, aux environs de 14 heures, nous étions à Bernabé en train d`éteindre le feu. Nous n`avions pas fini lorsqu`à 20 heures, on nous a appelés pour un autre feu à Adjamé sur le boulevard Nangui Abrogoua. Nous avons été obligés de démonter les tuyaux d`un des engins pour faire venir cet engin à Adjamé. Et ce, avec l`aide des éléments de la Saga qui nous ont prêté un fourgon. Nous avons pu éteindre le feu.
•Pouvez-vous nous raconter votre intervention de mardi soir au marché Gouro?
Nous avons plusieurs difficultés. Les badauds nous ont causé d`énormes soucis. Ils envisageaient dévaliser les magasins, mais notre présence ne leur permettait pas de le faire. Ils se sont mis dans le noir et ont commencé à nous lapider. Mon commandant en second a eu la vitre arrière de sa voiture de service cassée. Nous l`avons remplacé sur fonds propre. Puisque nous ne pouvons pas nous plaindre à quelqu`un. Après ce feu, nous sommes retournés à Bernabé pour aller éteindre le feu. Nous y sommes restés jusqu`aujourd`hui à 9h.
•Quelles difficultés avez-vous rencontrées ailleurs?
A Saco, il nous a fallu 24 heures pour éteindre complètement le feu.
•Lequel de tous ces incendies vous a posé le plus de problème ?
Tous les feux nous fatiguent, mais, c`est celui du black-market qui nous a vraiment épuisés. Il fallait gérer le feu et les badauds. Ils étaient plus nombreux que les gendarmes, les policiers et les sapeurs-pompiers. Pendant qu`on déroulait le tuyau pour aller prendre l`eau à la station Shell qui est à plus de 100 mètres du lieu du sinistre, les badauds nous bousculaient. Certains s`arrêtaient sur le tuyau. Nous étions obligés de débarrasser le tuyau de toutes ces personnes. Il fallait gérer ceux qui venaient prendre le reste de leurs marchandises et les voleurs. C`est le feu qui nous a tous éprouvés. A la fin, nous étions tous sur les genoux. Le feu de Bernabé était grand mais nous pouvions y circuler facilement.
•Comment expliquez-vous que cette société qui venait d`être rénovée, ait pris feu ?
Nous ne cherchons jamais à savoir l`origine du feu. Puisque lorsqu`il commence, nous ne sommes pas là. Je ne peux pas me hasarder à donner les origines du feu pour ne pas mettre les enquêteurs sur de fausses pistes. Il faut dire que chez les responsables des grandes sociétés, la sécurité est le cadet de leurs soucis. Alors qu`il y a un adage qui dit : mieux vaut prévenir que guérir. Mais ici en Côte d`Ivoire, c`est tout le contraire. Les gens préfèrent guérir que prévenir. Par exemple, il y a deux sociétés qui ont brûlé en 2008 à Yopougon. Il y avait devant leur porte des poteaux d`incendie qu`il fallait alimenter en eau à concurrence de deux millions de Fcfa. Ils ne l`ont pas fait. Mais quand ces sociétés ont brûlé, leurs responsables n`avaient que leurs yeux pour pleurer. Nous venons avec nos camions. Un fourgon pompe tonne, il y a 3000 litres d`eau. Il a une autonomie de 15 à 30 mn au maximum. Une citerne à 6 000 litres d`eau a une autonomie de 30 mn à 1`heure. Quand l`eau finit, nous sommes obligés d`aller chercher de l`eau à 500 m ou 1 km pour venir éteindre le feu. Pendant ce temps, le feu qui était presque éteint se ravive. Il ne faut pas croire que lorsqu`il y a un incendie et que les sapeurs-pompiers arrivent, automatiquement le feu est éteint. Ils ont besoin d`un minimum pour travailler. Un sapeur-pompier sans eau n`est rien. Comment on peut concevoir qu`une société comme Bernabé n`ait pas de point d`eau à côté. A Saco, pareil. Au Black, c`était pire.
•Qui doit vous apporter les moyens dont vous avez besoin ?
Chaque collectivité doit avoir au moins un embryon de service pompier. Il faut une caserne au moins par commune. Aujourd`hui, nous avons trois casernes de sapeurs-pompiers pour tout Abidjan. Et avec près de deux millions d`habitants. Actuellement, nous sommes près de 5 millions d`habitants. Abidjan est devenue une mégalopole. Il y a de nouveaux quartiers qui ont poussé. Nous avons la technicité, le potentiel intellectuel ou la conscience professionnelle, mais nous avons les mains nues. Nous faisons ce que nous pouvons dans la mesure de nos possibilités. Il y a des commissariats de police et des brigades de gendarmerie disséminés dans toute la ville d`Abidjan et il n`y a que trois casernes de sapeurs-pompiers. De la même manière, il y a plus de commissariats et de brigades pour la sécurité de la population, c`est de cette même manière qu`on doit avoir des casernes de sapeurs-pompiers pour la protection des personnes et des biens. Quelqu`un qui parcourt 5 à 10 kilomètres pour aller éteindre un feu, c`est tout à fait normal qu`on croit qu`il arrive en retard. Le dictionnaire définit le retard comme l`arrivée postérieure à une heure donnée à l`avance. Je mets quiconque au défi de me dire qu`il va mettre le feu à sa maison à une heure précise. Si quelqu`un le fait, j`y serai avec une heure d`avance. Tant qu`on va nous appeler et qu`on va parcourir des kilomètres avec l`indiscipline des chauffeurs, les gens vont dire qu`on est toujours en retard. Il faut que chacun prenne ses responsabilités. Normalement, on doit avoir un point d`eau devant chaque société pour qu`en cas d`incendie quand nous arrivons, nous puissions brancher tous les tuyaux.
•Etes-vous associés à l`élaboration des plans de marchés et grands espaces?
Effectivement, on nous associe mais, c`est au départ. Nous donnons des instructions. Nous donnons des conseils à l`architecte. Quelques rares fois, il l`applique. S`il ne le fait pas, nous ne pouvons pas fermer la société bien qu`elle soit dangereuse. Pour faire ce genre de chose, la commission qui siège regroupe plusieurs ministères et les sapeurs-pompiers.
•Vous demandez aux entreprises de créer des sapeurs-pompiers en leur sein. Comment doivent-elles s`y prendre ?
Elles le savent. Il y a des dispositions à prendre. Ils sont tous informés. Vous savez, nous sommes vus comme des perturbateurs. Si nous sommes présents, les responsables ne peuvent pas se livrer à certaines transformations. Mais comme je vous l`ai dit, la sécurité est le cadet des soucis des sociétés en Côte d`Ivoire. A Paris, le sapeur-pompier est idolâtré. Mais ici, c`est la gymnastique. Nous parcourons des kilomètres et des kilomètres pour éteindre le feu. Il peut se produire un accident de la circulation à Adjamé et c`est le fourgon de Zone 4 (Marcory) qui viendra en intervention.
•Pourquoi ?
C`est simple, parce que le fourgon de l`Indénié est peut-être en intervention à Cocody. Quelquefois, celui de Zone 4 va secourir des blessés à Yopougon. Les gens trouvent que c`est anormal qu`on n`arrive pas vite. Nous travaillons avec les moyens que nous avons à notre disposition. Normalement, la caserne de l`Indénié doit servir uniquement à Adjamé. Il devrait y avoir au moins une caserne pour chaque commune. La citerne de Yopougon va souvent éteindre des feux à Koumassi-Kankakoura. Il faut que les gens le sachent. Nous ne devons pas être vilipendés. Que chacun joue sa partition.
•Que suggérez-vous ?
Il faut qu`il y ait des sapeurs pompiers communaux. Même en France, ce sont les sapeurs-pompiers communaux qui sont les plus nombreux. A Paris, il y a des sapeurs-pompiers militaires, à Marseille, des sapeurs-pompiers marins. A côté d`eux, il y a des sapeurs-pompiers volontaires qui ont un jeton de présence. C`est-à -dire que lorsque vous vous présentez à chaque intervention ou accident, vous avez quelque chose en retour. On peut le faire ici. Ce ne sont pas les jeunes qui manquent. Il y a plein de jeunes qu`on forme. Ils ont le brevet de secourisme. Il y a aussi le groupement national des secouristes de Côte d`Ivoire qui a formé des jeunes. Je mets n`importe quel maire au défi de me demander cinq sapeurs-pompiers professionnels qui pourront former 20 jeunes. Et il leur donne le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig). Ce groupuscule sera d`une grande utilité au sein de la commune. Un fourgon coûte 400 millions. On l`utilise en France parce que ce pays a les moyens de s`en procurer. Les citernes de vidange peuvent être transformées en fourgon. Une ambulance de réanimation coûte 60 millions. Mais on peut transformer un mini car en ambulance. Nous pouvons également transformer une bâchée en une camionnette d`intervention diverse avec tout le matériel (matériels d`apiculture, d`électrocution). Avec ces trois véhicules et 25 personnes, nous pourrons mettre sur pied un embryon de sapeurs-pompiers dans n`importe quelle commune de Côte d`Ivoire.
•Les maires sont-ils informés ?
Chaque fois, lorsque je parle, ils m`entendent. Mais, ils n`y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Tous ces sinistres ont eu lieu dans des communes. Et quand il y a des incendies, les maires apportent leur soutien. Mais, quand ils finissent d`apporter leur soutien, qu`est ce qu`ils font pour que cela ne se reproduise plus ? Quand je suis arrivé le 26 0otobre 2007, j`ai pris mon bâton de pèlerin pour sensibiliser. J`ai décidé de communiquer. La preuve, vous n`avez pas pris rendez-vous pour que je vous reçoive. J`ai été dans toutes les mairies. Je leur ai proposé qu`on travaille ensemble sur le projet. Ils m`ont dit qu`ils ont bouclé leur budget de 2008. Je leur ai dit de penser à moi en 2009, mais, rien n`a été fait. Et à chaque fois, c`est nous qui sommes vilipendés.
•En termes de prévention, quels conseils pouvez-vous prodiguer aux populations?
Les collectivités territoriales doivent penser à employer des sapeurs-pompiers communaux. Les sociétés qui se disent certifiées Iso 9001 et qui pensent à leur sécurité et à leur développement doivent penser à mettre un poteau d`incendie dans la cour ou devant la société pour faciliter la tâche aux sapeurs-pompiers. Il y a des zones industrielles. Yopougon, Koumassi et Vridi. Que les industriels qui y sont conjuguent leurs efforts pour créer un embryon de sapeurs-pompiers. On n`a pas besoin d`attendre tout de l`Etat. Quand une société brûle, ce n`est pas l`Etat qui a brûlé. Le patron de la société perd beaucoup. Que les industriels et les opérateurs économiques nous aident à les aider.
Interview réalisée par Adélaïde Konin et Bianca La Liberté (Stagiaires)
jeudi 4 février 2010 - Par Nord-Sud Taille des caractères
Mercredi 27 janvier 2010. Abidjan, Zone 4C. Un incendie s`est déclaré entre 3H et 5H du matin, selon les responsables et a ravagé les installations du chocolatier Saco. Photo: le colonel Adama Coulibaly, commandant du GSPM
Le colonel Coulibaly Adama, commandant du Groupement des sapeurs-pompiers militaires de Côte d`Ivoire (Gspm) explique les difficultés de ses équipes à faire face aux incendies.
•Vos équipes ont été très sollicitées ces derniers jours pour éteindre le feu. Étiez-vous préparé à une telle situation?
Effectivement, depuis un certain temps, nous sommes sollicités. Nous faisons ce que nous pouvons dans la mesure de nos possibilités. Nous n`avons pas assez de moyens et comme nous avons la foi, nous nous décarcassons. Nous avons également de bonnes relations avec des sociétés telles que l`Asecna (l`Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique), le groupe Saga, la Sdv, la capitainerie du Port autonome et la Sir (Société ivoirienne de raffinage). Lorsque nous avons un problème, nous appelons leurs services pompiers pour qu`ils nous viennent en aide. Normalement, ils ne devraient pas sortir de leur point de travail, mais compte tenu des problèmes et aussi de leur patriotisme, ils nous viennent en aide. Hier, par exemple, aux environs de 14 heures, nous étions à Bernabé en train d`éteindre le feu. Nous n`avions pas fini lorsqu`à 20 heures, on nous a appelés pour un autre feu à Adjamé sur le boulevard Nangui Abrogoua. Nous avons été obligés de démonter les tuyaux d`un des engins pour faire venir cet engin à Adjamé. Et ce, avec l`aide des éléments de la Saga qui nous ont prêté un fourgon. Nous avons pu éteindre le feu.
•Pouvez-vous nous raconter votre intervention de mardi soir au marché Gouro?
Nous avons plusieurs difficultés. Les badauds nous ont causé d`énormes soucis. Ils envisageaient dévaliser les magasins, mais notre présence ne leur permettait pas de le faire. Ils se sont mis dans le noir et ont commencé à nous lapider. Mon commandant en second a eu la vitre arrière de sa voiture de service cassée. Nous l`avons remplacé sur fonds propre. Puisque nous ne pouvons pas nous plaindre à quelqu`un. Après ce feu, nous sommes retournés à Bernabé pour aller éteindre le feu. Nous y sommes restés jusqu`aujourd`hui à 9h.
•Quelles difficultés avez-vous rencontrées ailleurs?
A Saco, il nous a fallu 24 heures pour éteindre complètement le feu.
•Lequel de tous ces incendies vous a posé le plus de problème ?
Tous les feux nous fatiguent, mais, c`est celui du black-market qui nous a vraiment épuisés. Il fallait gérer le feu et les badauds. Ils étaient plus nombreux que les gendarmes, les policiers et les sapeurs-pompiers. Pendant qu`on déroulait le tuyau pour aller prendre l`eau à la station Shell qui est à plus de 100 mètres du lieu du sinistre, les badauds nous bousculaient. Certains s`arrêtaient sur le tuyau. Nous étions obligés de débarrasser le tuyau de toutes ces personnes. Il fallait gérer ceux qui venaient prendre le reste de leurs marchandises et les voleurs. C`est le feu qui nous a tous éprouvés. A la fin, nous étions tous sur les genoux. Le feu de Bernabé était grand mais nous pouvions y circuler facilement.
•Comment expliquez-vous que cette société qui venait d`être rénovée, ait pris feu ?
Nous ne cherchons jamais à savoir l`origine du feu. Puisque lorsqu`il commence, nous ne sommes pas là. Je ne peux pas me hasarder à donner les origines du feu pour ne pas mettre les enquêteurs sur de fausses pistes. Il faut dire que chez les responsables des grandes sociétés, la sécurité est le cadet de leurs soucis. Alors qu`il y a un adage qui dit : mieux vaut prévenir que guérir. Mais ici en Côte d`Ivoire, c`est tout le contraire. Les gens préfèrent guérir que prévenir. Par exemple, il y a deux sociétés qui ont brûlé en 2008 à Yopougon. Il y avait devant leur porte des poteaux d`incendie qu`il fallait alimenter en eau à concurrence de deux millions de Fcfa. Ils ne l`ont pas fait. Mais quand ces sociétés ont brûlé, leurs responsables n`avaient que leurs yeux pour pleurer. Nous venons avec nos camions. Un fourgon pompe tonne, il y a 3000 litres d`eau. Il a une autonomie de 15 à 30 mn au maximum. Une citerne à 6 000 litres d`eau a une autonomie de 30 mn à 1`heure. Quand l`eau finit, nous sommes obligés d`aller chercher de l`eau à 500 m ou 1 km pour venir éteindre le feu. Pendant ce temps, le feu qui était presque éteint se ravive. Il ne faut pas croire que lorsqu`il y a un incendie et que les sapeurs-pompiers arrivent, automatiquement le feu est éteint. Ils ont besoin d`un minimum pour travailler. Un sapeur-pompier sans eau n`est rien. Comment on peut concevoir qu`une société comme Bernabé n`ait pas de point d`eau à côté. A Saco, pareil. Au Black, c`était pire.
•Qui doit vous apporter les moyens dont vous avez besoin ?
Chaque collectivité doit avoir au moins un embryon de service pompier. Il faut une caserne au moins par commune. Aujourd`hui, nous avons trois casernes de sapeurs-pompiers pour tout Abidjan. Et avec près de deux millions d`habitants. Actuellement, nous sommes près de 5 millions d`habitants. Abidjan est devenue une mégalopole. Il y a de nouveaux quartiers qui ont poussé. Nous avons la technicité, le potentiel intellectuel ou la conscience professionnelle, mais nous avons les mains nues. Nous faisons ce que nous pouvons dans la mesure de nos possibilités. Il y a des commissariats de police et des brigades de gendarmerie disséminés dans toute la ville d`Abidjan et il n`y a que trois casernes de sapeurs-pompiers. De la même manière, il y a plus de commissariats et de brigades pour la sécurité de la population, c`est de cette même manière qu`on doit avoir des casernes de sapeurs-pompiers pour la protection des personnes et des biens. Quelqu`un qui parcourt 5 à 10 kilomètres pour aller éteindre un feu, c`est tout à fait normal qu`on croit qu`il arrive en retard. Le dictionnaire définit le retard comme l`arrivée postérieure à une heure donnée à l`avance. Je mets quiconque au défi de me dire qu`il va mettre le feu à sa maison à une heure précise. Si quelqu`un le fait, j`y serai avec une heure d`avance. Tant qu`on va nous appeler et qu`on va parcourir des kilomètres avec l`indiscipline des chauffeurs, les gens vont dire qu`on est toujours en retard. Il faut que chacun prenne ses responsabilités. Normalement, on doit avoir un point d`eau devant chaque société pour qu`en cas d`incendie quand nous arrivons, nous puissions brancher tous les tuyaux.
•Etes-vous associés à l`élaboration des plans de marchés et grands espaces?
Effectivement, on nous associe mais, c`est au départ. Nous donnons des instructions. Nous donnons des conseils à l`architecte. Quelques rares fois, il l`applique. S`il ne le fait pas, nous ne pouvons pas fermer la société bien qu`elle soit dangereuse. Pour faire ce genre de chose, la commission qui siège regroupe plusieurs ministères et les sapeurs-pompiers.
•Vous demandez aux entreprises de créer des sapeurs-pompiers en leur sein. Comment doivent-elles s`y prendre ?
Elles le savent. Il y a des dispositions à prendre. Ils sont tous informés. Vous savez, nous sommes vus comme des perturbateurs. Si nous sommes présents, les responsables ne peuvent pas se livrer à certaines transformations. Mais comme je vous l`ai dit, la sécurité est le cadet des soucis des sociétés en Côte d`Ivoire. A Paris, le sapeur-pompier est idolâtré. Mais ici, c`est la gymnastique. Nous parcourons des kilomètres et des kilomètres pour éteindre le feu. Il peut se produire un accident de la circulation à Adjamé et c`est le fourgon de Zone 4 (Marcory) qui viendra en intervention.
•Pourquoi ?
C`est simple, parce que le fourgon de l`Indénié est peut-être en intervention à Cocody. Quelquefois, celui de Zone 4 va secourir des blessés à Yopougon. Les gens trouvent que c`est anormal qu`on n`arrive pas vite. Nous travaillons avec les moyens que nous avons à notre disposition. Normalement, la caserne de l`Indénié doit servir uniquement à Adjamé. Il devrait y avoir au moins une caserne pour chaque commune. La citerne de Yopougon va souvent éteindre des feux à Koumassi-Kankakoura. Il faut que les gens le sachent. Nous ne devons pas être vilipendés. Que chacun joue sa partition.
•Que suggérez-vous ?
Il faut qu`il y ait des sapeurs pompiers communaux. Même en France, ce sont les sapeurs-pompiers communaux qui sont les plus nombreux. A Paris, il y a des sapeurs-pompiers militaires, à Marseille, des sapeurs-pompiers marins. A côté d`eux, il y a des sapeurs-pompiers volontaires qui ont un jeton de présence. C`est-à -dire que lorsque vous vous présentez à chaque intervention ou accident, vous avez quelque chose en retour. On peut le faire ici. Ce ne sont pas les jeunes qui manquent. Il y a plein de jeunes qu`on forme. Ils ont le brevet de secourisme. Il y a aussi le groupement national des secouristes de Côte d`Ivoire qui a formé des jeunes. Je mets n`importe quel maire au défi de me demander cinq sapeurs-pompiers professionnels qui pourront former 20 jeunes. Et il leur donne le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig). Ce groupuscule sera d`une grande utilité au sein de la commune. Un fourgon coûte 400 millions. On l`utilise en France parce que ce pays a les moyens de s`en procurer. Les citernes de vidange peuvent être transformées en fourgon. Une ambulance de réanimation coûte 60 millions. Mais on peut transformer un mini car en ambulance. Nous pouvons également transformer une bâchée en une camionnette d`intervention diverse avec tout le matériel (matériels d`apiculture, d`électrocution). Avec ces trois véhicules et 25 personnes, nous pourrons mettre sur pied un embryon de sapeurs-pompiers dans n`importe quelle commune de Côte d`Ivoire.
•Les maires sont-ils informés ?
Chaque fois, lorsque je parle, ils m`entendent. Mais, ils n`y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Tous ces sinistres ont eu lieu dans des communes. Et quand il y a des incendies, les maires apportent leur soutien. Mais, quand ils finissent d`apporter leur soutien, qu`est ce qu`ils font pour que cela ne se reproduise plus ? Quand je suis arrivé le 26 0otobre 2007, j`ai pris mon bâton de pèlerin pour sensibiliser. J`ai décidé de communiquer. La preuve, vous n`avez pas pris rendez-vous pour que je vous reçoive. J`ai été dans toutes les mairies. Je leur ai proposé qu`on travaille ensemble sur le projet. Ils m`ont dit qu`ils ont bouclé leur budget de 2008. Je leur ai dit de penser à moi en 2009, mais, rien n`a été fait. Et à chaque fois, c`est nous qui sommes vilipendés.
•En termes de prévention, quels conseils pouvez-vous prodiguer aux populations?
Les collectivités territoriales doivent penser à employer des sapeurs-pompiers communaux. Les sociétés qui se disent certifiées Iso 9001 et qui pensent à leur sécurité et à leur développement doivent penser à mettre un poteau d`incendie dans la cour ou devant la société pour faciliter la tâche aux sapeurs-pompiers. Il y a des zones industrielles. Yopougon, Koumassi et Vridi. Que les industriels qui y sont conjuguent leurs efforts pour créer un embryon de sapeurs-pompiers. On n`a pas besoin d`attendre tout de l`Etat. Quand une société brûle, ce n`est pas l`Etat qui a brûlé. Le patron de la société perd beaucoup. Que les industriels et les opérateurs économiques nous aident à les aider.
Interview réalisée par Adélaïde Konin et Bianca La Liberté (Stagiaires)
Haïti : la Floride refuse de payer la note pour les blessés
Haïti : la Floride refuse de payer la note pour les blessés
Adèle Smith - New York
02/02/2010 | Mise à jour : 08:09 | Commentaires 9 | Ajouter à ma sélection
«Les hôpitaux de Miami exigent des garanties de remboursement»
L'armée américaine a dû suspendre, mercredi dernier, les évacuations sanitaires de blessés en provenance d'Haïti au motif que ces derniers étaient jugés indésirables dans les hôpitaux américains.
Les vols d'évacuation de blessés haïtiens devaient reprendre lundi a annoncé, dimanche soir, la Maison-Blanche. Barack Obama mettait ainsi fin à un épisode embarrassant dans lequel la politique et les aberrations du système de santé américain s'étaient invités dans les opérations de secours. L'armée américaine avait dû suspendre, mercredi dernier, les évacuations sanitaires de blessés en provenance d'Haïti au motif que ces derniers étaient jugés indésirables dans les hôpitaux américains.
L'affaire a éclaté en Floride lorsque le gouverneur républicain de cet État, Charlie Crist, actuellement en campagne électorale, a demandé des garanties de remboursement des frais hospitaliers au gouvernement fédéral.
Le gouverneur dément avoir conditionné l'accueil des blessés à une assurance formelle de Washington, mais un porte-parole de l'armée a indiqué au New York Times que les hôpitaux de Miami refusaient depuis de soigner les blessés sans garantie de remboursement.
Les soins médicaux aux États-Unis sont notoirement coûteux. Des milliers d'Américains meurent chaque année de maladies non soignées faute de couverture médicale. Dans le cas des victimes du séisme en Haïti, le coût de leur hospitalisation - généralement longue et pour des blessures graves - est estimé à des millions de dollars.
Procédures compliquées
Normalement, c'est le National Disaster Medical System, dépendant du ministère de la Santé, qui prend en charge les victimes de catastrophe naturelle. Mais le fait qu'il s'agisse dans la majorité des cas de citoyens haïtiens complique la procédure.
Samedi, seulement 34 dossiers avaient été avalisés par les autorités fédérales sur les quelque 500 blessés soignés en Floride depuis le séisme du 12 janvier. En attendant, ce sont les États, essentiellement la Floride, qui paient la facture.
Or la situation économique difficile du « Sunshine State » et la course plutôt incertaine du gouverneur Crist pour sa réélection face au candidat démocrate compliquent sa gestion d'une aide voulue par les autorités fédérales. Le gouverneur a fait savoir à Washington que les infrastructures médicales locales étaient «saturées».
Adèle Smith - New York
02/02/2010 | Mise à jour : 08:09 | Commentaires 9 | Ajouter à ma sélection
«Les hôpitaux de Miami exigent des garanties de remboursement»
L'armée américaine a dû suspendre, mercredi dernier, les évacuations sanitaires de blessés en provenance d'Haïti au motif que ces derniers étaient jugés indésirables dans les hôpitaux américains.
Les vols d'évacuation de blessés haïtiens devaient reprendre lundi a annoncé, dimanche soir, la Maison-Blanche. Barack Obama mettait ainsi fin à un épisode embarrassant dans lequel la politique et les aberrations du système de santé américain s'étaient invités dans les opérations de secours. L'armée américaine avait dû suspendre, mercredi dernier, les évacuations sanitaires de blessés en provenance d'Haïti au motif que ces derniers étaient jugés indésirables dans les hôpitaux américains.
L'affaire a éclaté en Floride lorsque le gouverneur républicain de cet État, Charlie Crist, actuellement en campagne électorale, a demandé des garanties de remboursement des frais hospitaliers au gouvernement fédéral.
Le gouverneur dément avoir conditionné l'accueil des blessés à une assurance formelle de Washington, mais un porte-parole de l'armée a indiqué au New York Times que les hôpitaux de Miami refusaient depuis de soigner les blessés sans garantie de remboursement.
Les soins médicaux aux États-Unis sont notoirement coûteux. Des milliers d'Américains meurent chaque année de maladies non soignées faute de couverture médicale. Dans le cas des victimes du séisme en Haïti, le coût de leur hospitalisation - généralement longue et pour des blessures graves - est estimé à des millions de dollars.
Procédures compliquées
Normalement, c'est le National Disaster Medical System, dépendant du ministère de la Santé, qui prend en charge les victimes de catastrophe naturelle. Mais le fait qu'il s'agisse dans la majorité des cas de citoyens haïtiens complique la procédure.
Samedi, seulement 34 dossiers avaient été avalisés par les autorités fédérales sur les quelque 500 blessés soignés en Floride depuis le séisme du 12 janvier. En attendant, ce sont les États, essentiellement la Floride, qui paient la facture.
Or la situation économique difficile du « Sunshine State » et la course plutôt incertaine du gouverneur Crist pour sa réélection face au candidat démocrate compliquent sa gestion d'une aide voulue par les autorités fédérales. Le gouverneur a fait savoir à Washington que les infrastructures médicales locales étaient «saturées».
Haïti : le périlleux pari de la reconstruction
Thierry Oberlé - Envoyé spécial à Port-au-Prince
02/02/2010 | Mise à jour : 07:58 | Ajouter à ma sélection
L'île, qui compte déjà l'une des plus fortes densités d'humanitaires au kilomètre carré, risque aussi de se transformer dans quelques mois en barnum de la charité.
La concurrence entre organismes internationaux, pays donateurs et ONG s'annonce rude. Elle pourrait tourner à la foire d'empoigne.
La reconstruction d'Haïti promet d'être acrobatique. D'une faiblesse chronique, l'État a perdu avec le séisme ses acquis les plus récents. Ses services de douanes et d'impôts, qui constituaient ses principales sources de financement, ont disparu. Son président, René Préval, souffre d'un déficit de crédibilité. Il est critiqué pour son manque de présence au lendemain du désastre. Ce désaveu intervient alors qu'il achève à l'automne son mandat. Ce personnage plutôt effacé n'a pas de successeur désigné et aucun Churchill haïtien n'apparaît.
Les partenaires internationaux qui exerçaient une tutelle de fait sur le pays vont devoir composer avec des dirigeants en posture délicate. «Il sera pourtant crucial de renforcer les structures de l'État, juge Hérard Jarotte, éditeur et universitaire, car, pour le reste, les bailleurs de fonds disposent déjà d'instruments de contrôle pour superviser les projets.»
Grâce à un élan mondial de générosité, Haïti devrait bénéficier, si les promesses d'aide sont tenues, de 4 milliards d'aide. «Le sommet international qui va se tenir en mars à New York devrait entériner la création d'une agence nationale de reconstruction sur le modèle de celles créées en Indonésie après le tsunami ou au Liban pour la reconstruction de Beyrouth», explique un diplomate européen. Le pilotage de l'agence devrait être haïtien, avec une forte présence d'experts internationaux. La nouvelle entité sera chargée de recenser et de coordonner les plans de redressement, tandis que le gouvernement gérera les affaires courantes.
Fortes rivalités et divergences
Sur le terrain, la concurrence entre organismes internationaux, pays donateurs et ONG s'annonce rude. Elle pourrait tourner à la foire d'empoigne, tant les rivalités et les divergences sont fortes. Les Nations unies entendent conserver et accroître leurs prérogatives. Les États-Unis ont décidé d'exercer leur leadership. Les Canadiens jouent leur propre carte. Les Européens manquent parfois d'unité. La France exerce un rôle à part en raison de l'histoire et de la langue communes. C'est grâce à une initiative haïtienne que le français est la deuxième langue de travail des Nations unies. En 1945, à la conférence de San Francisco, la délégation haïtienne a réussi à entraîner en faveur de sa proposition le vote latino-américain et à arracher la décision malgré l'hostilité des Anglo-Saxons.
L'île, qui compte déjà l'une des plus fortes densités d'humanitaires au kilomètre carré, risque aussi de se transformer dans quelques mois en barnum de la charité. L'afflux de mouvements caritatifs va aspirer les cadres locaux de bon niveau qui n'ont pas pris le chemin de l'exil. Reste que la mobilisation générale a le mérite de faire d'un pays laissé au bord de la route un enjeu. Dans son rapport sur «Haïti et la France» publié en 2004, Régis Debray écrivait : Haïti est «le témoin de ce que peut faire la communauté internationale pour tirer du gouffre une de ces zones grises qui deviennent ce que les trous noirs sont au cosmos». Un propos plus que jamais de circonstance.
Thierry Oberlé - Envoyé spécial à Port-au-Prince
02/02/2010 | Mise à jour : 07:58 | Ajouter à ma sélection
L'île, qui compte déjà l'une des plus fortes densités d'humanitaires au kilomètre carré, risque aussi de se transformer dans quelques mois en barnum de la charité.
La concurrence entre organismes internationaux, pays donateurs et ONG s'annonce rude. Elle pourrait tourner à la foire d'empoigne.
La reconstruction d'Haïti promet d'être acrobatique. D'une faiblesse chronique, l'État a perdu avec le séisme ses acquis les plus récents. Ses services de douanes et d'impôts, qui constituaient ses principales sources de financement, ont disparu. Son président, René Préval, souffre d'un déficit de crédibilité. Il est critiqué pour son manque de présence au lendemain du désastre. Ce désaveu intervient alors qu'il achève à l'automne son mandat. Ce personnage plutôt effacé n'a pas de successeur désigné et aucun Churchill haïtien n'apparaît.
Les partenaires internationaux qui exerçaient une tutelle de fait sur le pays vont devoir composer avec des dirigeants en posture délicate. «Il sera pourtant crucial de renforcer les structures de l'État, juge Hérard Jarotte, éditeur et universitaire, car, pour le reste, les bailleurs de fonds disposent déjà d'instruments de contrôle pour superviser les projets.»
Grâce à un élan mondial de générosité, Haïti devrait bénéficier, si les promesses d'aide sont tenues, de 4 milliards d'aide. «Le sommet international qui va se tenir en mars à New York devrait entériner la création d'une agence nationale de reconstruction sur le modèle de celles créées en Indonésie après le tsunami ou au Liban pour la reconstruction de Beyrouth», explique un diplomate européen. Le pilotage de l'agence devrait être haïtien, avec une forte présence d'experts internationaux. La nouvelle entité sera chargée de recenser et de coordonner les plans de redressement, tandis que le gouvernement gérera les affaires courantes.
Fortes rivalités et divergences
Sur le terrain, la concurrence entre organismes internationaux, pays donateurs et ONG s'annonce rude. Elle pourrait tourner à la foire d'empoigne, tant les rivalités et les divergences sont fortes. Les Nations unies entendent conserver et accroître leurs prérogatives. Les États-Unis ont décidé d'exercer leur leadership. Les Canadiens jouent leur propre carte. Les Européens manquent parfois d'unité. La France exerce un rôle à part en raison de l'histoire et de la langue communes. C'est grâce à une initiative haïtienne que le français est la deuxième langue de travail des Nations unies. En 1945, à la conférence de San Francisco, la délégation haïtienne a réussi à entraîner en faveur de sa proposition le vote latino-américain et à arracher la décision malgré l'hostilité des Anglo-Saxons.
L'île, qui compte déjà l'une des plus fortes densités d'humanitaires au kilomètre carré, risque aussi de se transformer dans quelques mois en barnum de la charité. L'afflux de mouvements caritatifs va aspirer les cadres locaux de bon niveau qui n'ont pas pris le chemin de l'exil. Reste que la mobilisation générale a le mérite de faire d'un pays laissé au bord de la route un enjeu. Dans son rapport sur «Haïti et la France» publié en 2004, Régis Debray écrivait : Haïti est «le témoin de ce que peut faire la communauté internationale pour tirer du gouffre une de ces zones grises qui deviennent ce que les trous noirs sont au cosmos». Un propos plus que jamais de circonstance.
D'étranges missionnaires fondent sur Port-au-Prince
D'étranges missionnaires fondent sur Port-au-Prince
De notre envoyé spécial à Port-au-Prince, Tanguy Berthemet
La paroisse du Sacré Cœur à Port-au-Prince, détruite par le séisme.
REPORTAGE - Plusieurs groupes chrétiens fondamentalistes américains ont afflué en masse dans la capitale haïtienne pour «venir en aide» aux sinistrés.
Sur le tarmac de l'aéroport de Port-au-Prince, Rose attend sur une chaise pliante. Cette pimpante retraitée de Floride a débarqué en Haïti il y a une semaine «pour aider» car «le Seigneur nous a dit de montrer de la compassion envers les plus pauvres». Mais tout comme ses six compagnons de voyage, dont son pasteur d'époux, envoyés par son église évangéliste de Tampa, en Floride, Rose n'a pas dépassé les environs de l'aéroport. «C'est mal organisé. On ne nous dit pas où aller. Nous avons tout de même dépensé 10.000 dollars pour louer un avion», proteste-t-elle.
Des Rose, Port-au-Prince en compte désormais des centaines. Les groupes chrétiens fondamentalistes américains ont afflué en masse en Haïti, île catholique considérée comme terre de mission. Devant une petite clinique montée à la hâte, Justin Boland, de l'ONG Act of Mercy, se présente aussi comme le directeur de la communication du Temple d'Antioch, une Église «indépendante» basée à Waco, Texas. Les quinze médecins que l'association affirme soutenir dans différentes cliniques de la capitale sont invisibles.
Act of Mercy, comme la plupart des groupes fondamentalistes chrétiens, se concentre sur les nombreux orphelinats qui manquent de tout. Les 135 pensionnaires de l'un de ces établissements, la Maison des enfants de Dieu, campent autour de leur bâtiment fissuré. Une quinzaine de missionnaires américains, pour la plupart des adolescents, campent à leurs côtés, encombrés de lourds bagages. Le directeur adjoint de la Maison, Alexis Pierre-Delet, ignore l'origine de ces «Blancs» et leur mission : «Ils ont promis de nous aider mais ils n'ont rien donné. Je crois qu'ils veulent rapatrier les enfants aux États-Unis.»
Des scientologues dans les couloirs de l'hôpital
Tim Morris, un infirmier du groupe Open Hands, s'est vu pour sa part refoulé par les Nations unies des grands centres de santé de la ville. La réputation de l'association, qui dit pouvoir soigner le sida par la nutrition, a passé les frontières. Dans les allées de l'hôpital universitaire, ce sont des fidèles de la Scientologie qui se penchent sur les malades. Une adepte appose les mains sur la tête d'un patient à la jambe brisée. «Nous libérons les énergies qui sont restées coincées lors du choc», explique la jeune femme.
La prolifération de ces médecines parallèles agace les grandes ONG. «Ces gens accaparent des ressources qui pourraient être plus utiles pour des associations plus performantes», explique un haut fonctionnaire onusien. L'armée américaine a mis un terme au ballet des petits avions «chrétiens» qui encombrent l'aéroport, déjà surchargé, de Port-au-Prince. «On ne sait pas ce que font ces groupes, ni qui ils sont. Il faut les recenser avant qu'ils ne fassent du mal», tempête Véronique Ductan, un médecin haïtien.
Dans le quartier Delmas, la Quisqueya Christian School (QCS) sert de point d'appui aux différents groupes. La très coûteuse école, qui se revendique «100% chrétienne», accueille en particulier, la Crisis Response International (CRI) qui se présente comme une «armée de la fin des temps». Mais la lourde porte de métal de l'établissement reste fermée : «Nous ne recevons pas la presse.» Sur son site Internet, CRI affirmait mardi accueillir dans ses locaux une partie du commandement américaine en Haïti.
De notre envoyé spécial à Port-au-Prince, Tanguy Berthemet
La paroisse du Sacré Cœur à Port-au-Prince, détruite par le séisme.
REPORTAGE - Plusieurs groupes chrétiens fondamentalistes américains ont afflué en masse dans la capitale haïtienne pour «venir en aide» aux sinistrés.
Sur le tarmac de l'aéroport de Port-au-Prince, Rose attend sur une chaise pliante. Cette pimpante retraitée de Floride a débarqué en Haïti il y a une semaine «pour aider» car «le Seigneur nous a dit de montrer de la compassion envers les plus pauvres». Mais tout comme ses six compagnons de voyage, dont son pasteur d'époux, envoyés par son église évangéliste de Tampa, en Floride, Rose n'a pas dépassé les environs de l'aéroport. «C'est mal organisé. On ne nous dit pas où aller. Nous avons tout de même dépensé 10.000 dollars pour louer un avion», proteste-t-elle.
Des Rose, Port-au-Prince en compte désormais des centaines. Les groupes chrétiens fondamentalistes américains ont afflué en masse en Haïti, île catholique considérée comme terre de mission. Devant une petite clinique montée à la hâte, Justin Boland, de l'ONG Act of Mercy, se présente aussi comme le directeur de la communication du Temple d'Antioch, une Église «indépendante» basée à Waco, Texas. Les quinze médecins que l'association affirme soutenir dans différentes cliniques de la capitale sont invisibles.
Act of Mercy, comme la plupart des groupes fondamentalistes chrétiens, se concentre sur les nombreux orphelinats qui manquent de tout. Les 135 pensionnaires de l'un de ces établissements, la Maison des enfants de Dieu, campent autour de leur bâtiment fissuré. Une quinzaine de missionnaires américains, pour la plupart des adolescents, campent à leurs côtés, encombrés de lourds bagages. Le directeur adjoint de la Maison, Alexis Pierre-Delet, ignore l'origine de ces «Blancs» et leur mission : «Ils ont promis de nous aider mais ils n'ont rien donné. Je crois qu'ils veulent rapatrier les enfants aux États-Unis.»
Des scientologues dans les couloirs de l'hôpital
Tim Morris, un infirmier du groupe Open Hands, s'est vu pour sa part refoulé par les Nations unies des grands centres de santé de la ville. La réputation de l'association, qui dit pouvoir soigner le sida par la nutrition, a passé les frontières. Dans les allées de l'hôpital universitaire, ce sont des fidèles de la Scientologie qui se penchent sur les malades. Une adepte appose les mains sur la tête d'un patient à la jambe brisée. «Nous libérons les énergies qui sont restées coincées lors du choc», explique la jeune femme.
La prolifération de ces médecines parallèles agace les grandes ONG. «Ces gens accaparent des ressources qui pourraient être plus utiles pour des associations plus performantes», explique un haut fonctionnaire onusien. L'armée américaine a mis un terme au ballet des petits avions «chrétiens» qui encombrent l'aéroport, déjà surchargé, de Port-au-Prince. «On ne sait pas ce que font ces groupes, ni qui ils sont. Il faut les recenser avant qu'ils ne fassent du mal», tempête Véronique Ductan, un médecin haïtien.
Dans le quartier Delmas, la Quisqueya Christian School (QCS) sert de point d'appui aux différents groupes. La très coûteuse école, qui se revendique «100% chrétienne», accueille en particulier, la Crisis Response International (CRI) qui se présente comme une «armée de la fin des temps». Mais la lourde porte de métal de l'établissement reste fermée : «Nous ne recevons pas la presse.» Sur son site Internet, CRI affirmait mardi accueillir dans ses locaux une partie du commandement américaine en Haïti.
Haïti : des Américains arrêtés pour rapt d'enfants
Thierry Oberlé - Envoyé spécial à Port-au-Prince
Trois semaines après le séisme, ces enfants sont toujours logés sous des tentes de fortune à Port-au-Prince.
Une dizaine de religieux baptistes ont tenté de sortir illégalement du pays une trentaine de mineurs.
L'odyssée des dix Américains venus «sauver» des enfants haïtiens s'est achevée dans les locaux de la brigade des mineurs de Port-au-Prince derrière les murs de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
Les paroissiens baptistes sont retenus à la DCPJ transformé depuis le séisme en annexe du pouvoir haïtien. Ils se trouvent, par une curieuse ironie de l'histoire, dans le même périmètre que le président René Préval installé ici après l'effondrement de son palais. Le groupe est accusé d'avoir enlevé une trentaine d'enfants, tous âgés de moins de 13 ans, pour les conduire à l'étranger. Une affaire embarrassante pour les relations américano-haïtiennes.
Selon des policiers qui les ont entendus, les suspects ne semblent pas avoir pris conscience de leurs actes. «Il s'agit de cinq couples de jeunes gens. Ils ont l'air de planer et donnent l'impression d'être sur une autre planète» explique un policier européen. «Ils n'ont pas le profil de gangsters ou de trafiquants chevronnés même si, bien sûr, la piste d'une opération à but lucratif est possible» poursuit-il.
Vigilance renforcée autour des orphelinats
Un juge devrait se prononcer lundi sur leur sort. Leur maintien en détention pour une longue durée n'est pas certain car la justice haïtienne est confrontée à un dilemme. Elle doit faire respecter la loi qui punit sévèrement ce type de crime. Elle doit être à l'écoute de l'opinion publique qui s'est émue du départ précipité d'enfants inscrits dans des processus légaux d'adoption vers les Pays-Bas au lendemain de la catastrophe. Mais elle est contrainte de tenir compte du secours massif porté aux Haïtiens par les États-Unis.
Parti de l'Idaho, le groupe appartient à des communautés évangélistes qui disposent de sites Internet. Sur l'un d'eux, celui de Central Valley, on peut lire le message suivant : «Notre équipe a été arrêtée par erreur à Port-au-Prince et nous faisons tout ce que nous pouvons pour éclaircir ce malentendu administratif.» Les baptistes avaient un projet intitulé «mission de sauvetage d'orphelins haïtiens» destiné, selon eux, à «sauver des orphelins abandonnés dans la rue» pour les «amener» en République dominicaine.
Ils devaient être installés à Cabarete, un village balnéaire dominicain plus connu, jusque-là, pour son spot de kit surf que pour ses opérations de sauvetage. La création d'un orphelinat de fortune dans un hôtel était à l'ordre du jour.
Le plan prévoyait le «rassemblement de 100 orphelins» en un jour avec un passage de la frontière le lendemain. Ce sont finalement une trentaine de petits Haïtiens que la police a récupérés à la frontière de Malpasse-Trimane. Les voyageurs ne disposaient pas de papiers d'identité. Ils auraient été recrutés par un pasteur baptiste de Port-au-Prince, un certain Jean Sanbil. À en croire Laura Silsby, l'une des personnes arrêtées qui s'est expliquée samedi devant un journaliste de l'agence AP, les enfants étaient issus de familles de l'entourage du prêtre et seuls les orphelins étaient destinés à l'adoption. Elle a reconnu ne pas avoir effectué de démarches légales. La plupart des enfants «ont encore de la famille» a indiqué hier l'organisation caritative SOS Children's Village, à qui ils ont été confiés provisoirement. Inquiètes des risques de recrudescence des kidnappings en vue d'adoption dans des pays occidentaux, les organisations internationales ont renforcé la vigilance autour des orphelinats.
Mais aux établissements répertoriés s'ajoutent des lieux sauvages exploités par les églises évangélistes et les sectes qui pullulent. Le tremblement de terre a également aimanté vers Port-au-Prince une foule d'égarés, de sauveteurs plus ou moins étranges et de religieux «en mission». La rencontre entre ces deux mondes laissait redouter des dérapages. Ils ont commencé.
Thierry Oberlé - Envoyé spécial à Port-au-Prince
Trois semaines après le séisme, ces enfants sont toujours logés sous des tentes de fortune à Port-au-Prince.
Une dizaine de religieux baptistes ont tenté de sortir illégalement du pays une trentaine de mineurs.
L'odyssée des dix Américains venus «sauver» des enfants haïtiens s'est achevée dans les locaux de la brigade des mineurs de Port-au-Prince derrière les murs de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
Les paroissiens baptistes sont retenus à la DCPJ transformé depuis le séisme en annexe du pouvoir haïtien. Ils se trouvent, par une curieuse ironie de l'histoire, dans le même périmètre que le président René Préval installé ici après l'effondrement de son palais. Le groupe est accusé d'avoir enlevé une trentaine d'enfants, tous âgés de moins de 13 ans, pour les conduire à l'étranger. Une affaire embarrassante pour les relations américano-haïtiennes.
Selon des policiers qui les ont entendus, les suspects ne semblent pas avoir pris conscience de leurs actes. «Il s'agit de cinq couples de jeunes gens. Ils ont l'air de planer et donnent l'impression d'être sur une autre planète» explique un policier européen. «Ils n'ont pas le profil de gangsters ou de trafiquants chevronnés même si, bien sûr, la piste d'une opération à but lucratif est possible» poursuit-il.
Vigilance renforcée autour des orphelinats
Un juge devrait se prononcer lundi sur leur sort. Leur maintien en détention pour une longue durée n'est pas certain car la justice haïtienne est confrontée à un dilemme. Elle doit faire respecter la loi qui punit sévèrement ce type de crime. Elle doit être à l'écoute de l'opinion publique qui s'est émue du départ précipité d'enfants inscrits dans des processus légaux d'adoption vers les Pays-Bas au lendemain de la catastrophe. Mais elle est contrainte de tenir compte du secours massif porté aux Haïtiens par les États-Unis.
Parti de l'Idaho, le groupe appartient à des communautés évangélistes qui disposent de sites Internet. Sur l'un d'eux, celui de Central Valley, on peut lire le message suivant : «Notre équipe a été arrêtée par erreur à Port-au-Prince et nous faisons tout ce que nous pouvons pour éclaircir ce malentendu administratif.» Les baptistes avaient un projet intitulé «mission de sauvetage d'orphelins haïtiens» destiné, selon eux, à «sauver des orphelins abandonnés dans la rue» pour les «amener» en République dominicaine.
Ils devaient être installés à Cabarete, un village balnéaire dominicain plus connu, jusque-là, pour son spot de kit surf que pour ses opérations de sauvetage. La création d'un orphelinat de fortune dans un hôtel était à l'ordre du jour.
Le plan prévoyait le «rassemblement de 100 orphelins» en un jour avec un passage de la frontière le lendemain. Ce sont finalement une trentaine de petits Haïtiens que la police a récupérés à la frontière de Malpasse-Trimane. Les voyageurs ne disposaient pas de papiers d'identité. Ils auraient été recrutés par un pasteur baptiste de Port-au-Prince, un certain Jean Sanbil. À en croire Laura Silsby, l'une des personnes arrêtées qui s'est expliquée samedi devant un journaliste de l'agence AP, les enfants étaient issus de familles de l'entourage du prêtre et seuls les orphelins étaient destinés à l'adoption. Elle a reconnu ne pas avoir effectué de démarches légales. La plupart des enfants «ont encore de la famille» a indiqué hier l'organisation caritative SOS Children's Village, à qui ils ont été confiés provisoirement. Inquiètes des risques de recrudescence des kidnappings en vue d'adoption dans des pays occidentaux, les organisations internationales ont renforcé la vigilance autour des orphelinats.
Mais aux établissements répertoriés s'ajoutent des lieux sauvages exploités par les églises évangélistes et les sectes qui pullulent. Le tremblement de terre a également aimanté vers Port-au-Prince une foule d'égarés, de sauveteurs plus ou moins étranges et de religieux «en mission». La rencontre entre ces deux mondes laissait redouter des dérapages. Ils ont commencé.
Indemnisation des victimes des déchets toxiques : Tia Koné prend le dossier des 22,5 milliards en main
Indemnisation des victimes des déchets toxiques : Tia Koné prend le dossier des 22,5 milliards en main
mardi 2 février 2010 - Par Le Mandat
La responsabilité de la répartition des 22,5 milliards Fcfa d’indemnisation des victimes des déchets toxiques est aujourd’hui sur la table de la cour suprême.
Les 29.645 victimes des déchets toxiques qui devraient en principe passer à la caisse à compter de cette semaine, pour rentrer en possession de leur indemnisation, devront une fois de plus prendre leur mal en patience. Car les 22,5 milliards d’indemnité reversés par Trafigura au profit de 29645 victimes viennent d’être mise à nouveau sous séquestre par la justice ivoirienne. Leur sort est désormais confié au président de la cour suprême. Cette décision de justice est intervenue après les démarches menées par le cabinet d’Avocats londoniens ‘’Leigh Day and Co’’, cabinet d’avocats anglais des victimes, pour dénoncer la récente décision de justice de la cour d’appel d’Abidjan. Pour rappel, cette cour d’appel avait ordonné la mainlevée du séquestre et le reversement des fonds à la (Cnvdt-Ci) dirigée par Claude Gohourou. Après avoir pris connaissance de ce verdict, Me Kouamé Klemet, avocat du cabinet anglais à Abidjan avait qualifié cette décision d’ "inacceptable" et qu’elle était "rendue au mépris des règles élémentaires de droit", avant de souligner que son cabinet allait "exercer les voies de recours". Le cabinet s’est donc pourvu en cassation. Car pour lui, le cabinet a déjà pris les dispositions afin que chaque victime puisse rentrer en possession de ses dus à partir d’une carte bancaire qui sera mise à sa disposition afin qu’il se rende aux distributeurs de la Sgbci. Pas question que cette opération soit pilotée par Claude Gohourou. Le président de la cour suprême va se prononcer sur cette affaire dans les jours à venir. L’organisation internationale, Amnesty international, est aussi opposée à la gestion de ce dossier par Claude Gouhourou.
Amnesty en phase avec le cabinet d’avocats londoniens
Mme Bénédéta Lacet, conseillère spéciale à amnesty international, avait depuis Londres apporté des précisions sur la position de son organisation. Selon elle, la Cnvdt-ci est une association qui vient d’être créée (Ndlr : 2009). Par conséquent, elle n’avait aucun mandat pour représenter les 30 mille victimes surtout que 20 mille des victimes avaient signé des pétitions devant la cour pour déclarer que l’association de Claude Gohourou ne les représentait pas. Pour cette organisation internationale, seuls les avocats anglais doivent être chargés de distribuer le fonds comme cela avait été prévu par l’accord. « Chaque victime est inscrite sur une liste attachée au règlement à l’amiable entre Trafigura et les victimes dans le cas anglais. Ceci a été confirmé par la haute cour d’Angleterre. L’association en question n’apparaît nulle part dans les plaintes judiciaires. ». Il n’est donc pas question qu’elle ait la charge de la répartition des fonds affectés aux victimes. Les victimes ont aujourd’hui leur regard tourné vers le président de la cour suprême.
Aboubakar Sangaré
mardi 2 février 2010 - Par Le Mandat
La responsabilité de la répartition des 22,5 milliards Fcfa d’indemnisation des victimes des déchets toxiques est aujourd’hui sur la table de la cour suprême.
Les 29.645 victimes des déchets toxiques qui devraient en principe passer à la caisse à compter de cette semaine, pour rentrer en possession de leur indemnisation, devront une fois de plus prendre leur mal en patience. Car les 22,5 milliards d’indemnité reversés par Trafigura au profit de 29645 victimes viennent d’être mise à nouveau sous séquestre par la justice ivoirienne. Leur sort est désormais confié au président de la cour suprême. Cette décision de justice est intervenue après les démarches menées par le cabinet d’Avocats londoniens ‘’Leigh Day and Co’’, cabinet d’avocats anglais des victimes, pour dénoncer la récente décision de justice de la cour d’appel d’Abidjan. Pour rappel, cette cour d’appel avait ordonné la mainlevée du séquestre et le reversement des fonds à la (Cnvdt-Ci) dirigée par Claude Gohourou. Après avoir pris connaissance de ce verdict, Me Kouamé Klemet, avocat du cabinet anglais à Abidjan avait qualifié cette décision d’ "inacceptable" et qu’elle était "rendue au mépris des règles élémentaires de droit", avant de souligner que son cabinet allait "exercer les voies de recours". Le cabinet s’est donc pourvu en cassation. Car pour lui, le cabinet a déjà pris les dispositions afin que chaque victime puisse rentrer en possession de ses dus à partir d’une carte bancaire qui sera mise à sa disposition afin qu’il se rende aux distributeurs de la Sgbci. Pas question que cette opération soit pilotée par Claude Gohourou. Le président de la cour suprême va se prononcer sur cette affaire dans les jours à venir. L’organisation internationale, Amnesty international, est aussi opposée à la gestion de ce dossier par Claude Gouhourou.
Amnesty en phase avec le cabinet d’avocats londoniens
Mme Bénédéta Lacet, conseillère spéciale à amnesty international, avait depuis Londres apporté des précisions sur la position de son organisation. Selon elle, la Cnvdt-ci est une association qui vient d’être créée (Ndlr : 2009). Par conséquent, elle n’avait aucun mandat pour représenter les 30 mille victimes surtout que 20 mille des victimes avaient signé des pétitions devant la cour pour déclarer que l’association de Claude Gohourou ne les représentait pas. Pour cette organisation internationale, seuls les avocats anglais doivent être chargés de distribuer le fonds comme cela avait été prévu par l’accord. « Chaque victime est inscrite sur une liste attachée au règlement à l’amiable entre Trafigura et les victimes dans le cas anglais. Ceci a été confirmé par la haute cour d’Angleterre. L’association en question n’apparaît nulle part dans les plaintes judiciaires. ». Il n’est donc pas question qu’elle ait la charge de la répartition des fonds affectés aux victimes. Les victimes ont aujourd’hui leur regard tourné vers le président de la cour suprême.
Aboubakar Sangaré
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